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23/04/2023
UN REGARD SUR L'ACTUALITE ARTISTIQUE DU 1ER TRIMESTRE 2023
Et d’abord ce vœu, déjà en partie certes exaucé, avant que de l’être entièrement courant de cette année 2023 :
« R’ENTRONS AU MUSEE »
Aussi pour ce premier trimestre d’actualités, ai-je fait le choix d’évoquer des expositions, pour la plupart, en lien avec des œuvres du musée d’art moderne de Troyes (MAM), afin d’enrichir, peut-être, nos connaissances, notre plaisir certainement. Et cela d’autant que les expositions dites « grandes » s’épanouissent plus volontiers au printemps.
Ainsi Germaine RICHIER (1902-1959) au Centre Pompidou à Paris du 1er mars au 12 juin 2023. Dans le jardin du musée, se dresse une de ses sculptures « La Spirale » de 1956. Elève de Bourdelle à la Grande Chaumière, elle mature peu à peu son propre langage ; langage dans lequel le corps humain reste l’élément, même ténu, de référence, tout en développant des tendances expressionnistes voire fantastiques imprégnées des mondes humain, animal, minéral, cosmique. Ainsi par exemple « l’Orage » de 1947-1948 (et sa version féminine « L’Ouragane » de 1948) imposent leurs silhouettes puissantes, « telluriques », conjuguant ces divers univers. Ou encore ses figures « insectiformes » (L’Araignée, la Chauve-Souris, la Cigale et autres créature surréelles), piégeant l’espace par un réseau de fils. Elle exposera, notamment en 1948 à Berne pour « Sculpteurs contemporains de l’école de Paris » au côté de Giacometti, Laurens, Lipchitz…
Liée par ailleurs aux peintres Hans Hartung, M.E Vieira da Silva ou Zao Woo-Ki , elle intégrera parfois, dans les années 50, la couleur à ses sculptures. « La Spirale » de 1956, se situe dans une phase où Germaine Richier pousse sa réflexion tendant à réduire son langage plastique jusqu’à cette forme d’abstraction. Œuvres et personnalité fortes, donc qu’Ariane Coulondre, commissaire de l’exposition, nous présente comme « une sorte de chainon manquant entre Rodin et César ».
Et puisque nous nous trouvons au Centre Pompidou n’hésitons pas à (re)parcourir les espaces consacrés à l’art moderne… et contemporain.
Récemment sur les cimaises du MAM de Troyes, nous avons pu découvrir ce tableau : La Plaine (ou les bords de la Tamise) H/T 1954, de Maria-Elena VIERA DA SILVA (1908-1992). Une exposition lui est consacrée au Musée des Beaux-Arts de Dijon jusqu’au 3 avril 2023. Née en 1908 à Lisbonne, elle fut très tôt, par sa famille, sensibilisée aux pratiques artistiques. Installée à Paris en 1928, elle y poursuit son apprentissage auprès de Bourdelle et Despiau. Se tournant ensuite vers la peinture, elle approfondit sous le regard de Léger et Bissière, les questions de composition, de perspective, depuis peu « bousculées ». Très inspirée par l’œuvre de Torses Garcia (qui, dans un art « constructif » entre abstraction – figuration veut réunir raison - émotion – nature), elle l’enrichira de la couleur, puisée aux toiles de Bonnard. Sur des emprunts au monde réel tels qu’en témoignent nombre de titres (Les Tisserands, la Bibliothèque, Filet… mais aussi Naufrage, Insurrection, Incendie…), elle élabore une sorte de grille, de damier, de « mise au carreau » (influence de l’azulejo peut-être ?) de la couleur, une couleur aux gammes somptueuses, puissantes ou évanescentes. S’y révèlent des espaces fragmentés, souvent labyrinthiques, chemin vers la non-figuration. Et sur ce chemin, elle rencontrera des artistes tels Poliakoff, Hartung, Estève, Bazaine, Soulages… (et Germaine Richier, donc). Groupe non réellement constitué, aux aspirations diverses mais souvent qualifié de « Nouvelle Ecole de Paris ».
L’exposition de Dijon se constitue en 2 parties : un premier temps « l’œil du labyrinthe », soit une rétrospective de son œuvre. Deuxième temps, « l’œil des collectionneurs » : où est mis en lumière la relation privilégiée de l’artiste avec ses mécènes : Kathleen et Pierre Granville, généreux donateurs et initiateurs de la collection d’art moderne du musée de Dijon.
Approchons-nous à présent d’Ossip ZADKINE (1988-1967) et de son œuvre au MAM de Troyes : « Projet de monument à Guillaume Apollinaire » 1937. Puis rendons-nous à Paris au Musée ZADKINE, pour « Ossip Zadkine – une vie d’ateliers » jusqu’au 2 avril 2023.
C’est là une exposition anniversaire célébrant les 40 ans du musée et ces mêmes 40 ans de création de 2 artistes : Ossip Zadkine et Valentine Prax, son épouse, peintre quant à elle. On y découvre en effet, en ce lieu retiré, merveilleux, un esprit préservé d’atelier, une vie de foyer-atelier. Et cela grâce à la présence de leurs œuvres respectives (des peintures de Valentine Prax rarement montrées), d’objets (livres, samovar…) et de photographies notamment d’André Kertesz. « Viens voir ma folie d’Assas et tu verras comme la vie d’un homme peut être changée par un pigeonnier, par un arbre », confiait Ossip Zadkine à un ami. Originaire de Vitebsk (aujourd’hui en Bielorussie), arrivé à Paris en 1909 à la Ruche, il participera au renouveau de la sculpture au XXe siècle, avec bien sûr d’autres artistes tel Brancusi, Lipchitz… Intégrant tant l’héritage de la sculpture romane, de Rodin, des arts africains, comme des avant-gardes dont le cubisme, il élabore un style original, un lyrisme expressif aux formes anguleuses, multiples, où creux et reliefs se jouent entre ombre et lumière. Une sensibilité particulière l’incline souvent à traduire musique ou poésie. Tout aussi inspirée, foisonnante… et colorée se révèle à ses côtés, la peinture de son épouse Valentine Prax.
Où il est aussi question de peinture avec l’exposition MATISSE – Cahiers d’art, le tournant des années 30 » du 1er mars au 29 mai 2023, Musée de l’Orangerie. Pas que de peinture, bien sûr, le MAM de Troyes possédant déjà dessins, tapisserie… et peinture. En 1930, Matisse quitte la France pour un voyage aux Etats Unis, puis à Tahiti, marquant un tournant, une réflexion renouvelée comme en témoigne par exemple la genèse de la Danse pour le Docteur Barnes (tryptique conservé à la Fondation Barnes – Philadelphie). Son retour en France, et au cœur de l’actualité artistique, sont envisagés pour cette exposition au prisme des publications « Cahiers d’Art ». Il s’agit de publications artistiques, littéraires initiées, éditées par Christian Zervos (de 1926 à 1960), célèbre critique d’art, collectionneur, écrivain. Ces pages « d’avant-garde » mettent en lumière des artistes tels que Braque, Miro, Kandinsky, Mondrian, Duchamp, Le Corbusier, Picasso… et Matisse donc, tant pour sa peinture radicale d’avant1916 que celle de ces années 30, aussi radicale en ce sens qu’elle préfigure les papiers gouachés, découpés. C’est ainsi le bonheur de découvrir au Musée de l’Orangerie des œuvres de ces années, pour beaucoup conservées aux Etats-Unis, des dessins, gravures, sculptures… et des publications « Cahiers d’art », bien sûr.
Souvent associé/opposé à Matisse, se dresse la figure de PICASSO : au MAM de Troyes, dessins et sculpture : « le Fou », un bronze de 1905.
Nous pensions avoir déjà beaucoup vu de PICASSO, il n’en est rien !! l’imagination de présentations est sans limite. De Paris à Antibes, de Malaga, Madrid à New York, ce ne sont pas moins de 42 expositions qui célèbrent, célèbreront le cinquantenaire de la mort du Maître (1881-1973).
Vaste choix ; et je ne ferai ici qu’en citer quelques-unes :
- Au Musée Picasso – Paris, c’est le créateur de mode Paul Smith qui repensera un accrochage haut en couleur (toute notre confiance !!) des collections du musée (du 7 mars au 27 aout 2023).
- Le Musée de l’Homme explorera son rapport à l’art préhistorique (8 février au 16 juin 2023).
- Antibes se penche sur la dernière période, soit de 1969 à 1972 (8 avril au 25 juin 2023)
- Tout près, Vallauris et la céramique (6 mai au 30 octobre 2023).
Et plus loin, la Fondation Beyeler, plus loin encore le Guggenheim de New York, apporteront leur éclairage sur cette tutélaire figure du XXe siècle.
Bientôt aurons nous le plaisir de découvrir, au MAM de Troyes, deux très beaux ouvrages de LEOPOLD SENGHOR (1909-2001), illustrés à sa demande par des artistes majeurs de l’art moderne et contemporain. Aussi, dans cette attente, vous convierai-je au Musée du Quai Branly pour « Senghor et les arts – Réinventer l’universel » du 7 février au 12 novembre 2023. A la fois poète, essayiste et président du Sénégal de 1960 à 1980, L. Senghor n’eut de cesse de se battre pour que l’Afrique puisse elle-même « écrire » son histoire. Dans cet idéal de (re)connaissance mais aussi de dialogue (« un rendez-vous du donner et du recevoir », disait-il). Le musée du Quai Branly lui rend hommage au travers de sa propre collection africaine, d’écrits, de poèmes illustrés par, en autres, Pierre Soulages, Hans Hartung ; tendant ainsi, autant que faire se peut, à rendre compte de cette belle pensée universaliste.
Puisque nous nous trouvons en ces lieux, attardons-nous quelques temps encore pour cette présentation : « Kimono », jusqu’au 28 mai 2023. Grande histoire, en effet, de ce qui fût plus qu’un simple tissu, tant au Japon qu’en Occident. Apparu il y a un millénaire, il est adopté sous l’ère Edo (1603-1868) par tous les japonais pauvres et riches, samouraïs, ou geishas. Il s’exprime, véritable acteur, avec le théâtre kabuki et se révèle enfin au reste du monde quand le Japon s’ouvre au commerce extérieur vers 1850. Les artistes s’emparent de ce vent artistique nouveau (Monet, Whistler, Van Gogh…), les couturiers tout autant de Paul Poiret et Alexandre Mac Queen.
Avant de revenir au musée, restons encore un peu sur ces routes vagabondes. Après le Japon, celles d’un Orient rêvé avec le Musée du Louvre, « splendeurs des oasis d’Ouzbékistan » jusqu’au 6 mars 2023. Où bijoux, céramiques, peintures, miniatures merveilleuses de l’école de Boukhara au XVIe siècle, nous emportent.
Et « Sur les routes de Samarcande, merveilles de soie et d’or », à l’Institut du monde arabe jusqu’au 4 juin 2023. Où comment au-delà des siècles, des frontières, l’art tisse des liens, de magnifiques liens, que nous aurons à cœur de conserver.
A très bientôt donc, nous l’espérons, au MAM de Troyes, pour une Très belle année à Tous.
Pour vous,
Christine Leduc
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